Le béton cellulaire, fabriqué à partir de matériaux naturels et 100 % recyclable, est tout à fait adapté pour réaliser des cloisons massives à l'intérieur de votre habitation, dans le neuf comme en rénovation. Il convient aux pièces sèches comme aux pièces humides (cuisine, salle de bains), et ses qualités isolantes confèrent un réel confort phonique et thermique. Il offre également une large gamme de finitions possibles : enduit, papier peint, carrelage…
Présenté sous forme de carreaux de 7 à 15 cm d’épaisseur, le béton cellulaire est léger et facile à mettre en œuvre. Sa maçonnerie à joints fins nécessite cependant un travail précis pour obtenir un ouvrage pérenne et solide.
Suivez ce pas à pas pour monter votre cloison en béton cellulaire.
Zoom sur les carreaux en béton cellulaire
Pour réaliser des cloisons intérieures, le béton cellulaire se présente sous forme de carreaux.
Formes des carreaux de béton cellulaire
- Classiquement, les carreaux sont des rectangles de 62,5 cm de longueur et de 50 cm de hauteur. Ils existent aussi en 25 ou 33,5 cm de hauteur. Leur épaisseur varie entre 7 et 15 cm (ils sont moins épais que les blocs de béton cellulaire utilisés pour les murs extérieurs).
- Pour donner libre cours à toutes vos idées de décoration, il y a également des carreaux courbes (30 ou 60°) qui permettent de créer des cloisons arrondies.
Profils lisses ou à emboîtement
- Sur les côtés des carreaux standards, les profils sont lisses.
- Des carreaux avec des profils à emboîtement sont également proposés : un côté présente une rainure et le côté opposé, une languette. Cela évite de mettre de la colle sur les côtés et aide à aligner les carreaux d’une même rangée. Il faut cependant vérifier la planéité du mur avec une règle de maçon.
Mortier-colle
Dans tous les cas, l’assemblage des carreaux exige un mortier-colle spécifique pour béton cellulaire. Il est disponible sous deux formes :
- en poudre, qui est ensuite gâchée avec de l’eau selon les recommandations du fabricant pour obtenir le mortier-colle ;
- prêt à l’emploi (en pâte).
Le mortier-colle s’applique avec une truelle crantée.
1. Tracez l’implantation
- Marquez un repère à la base du mur latéral pour définir l’emplacement de la future cloison.
- À partir du repère, placez la règle de maçon le long du mur, réglez son aplomb avec un niveau à bulle, puis tracez l'axe vertical au crayon (ou utilisez le cordeau à tracer).
Bon à savoir : faites le tracé des deux faces du mur pour mieux définir l’emplacement et éviter toute confusion.
- Prolongez cet axe au sol, le long d’un carreau posé à plat, bien en appui contre le mur latéral.
- Utilisez ensuite une règle de maçon ou un cordeau à tracer pour faire le tracé au sol, jusqu'au mur opposé.
Bon à savoir : si besoin, vérifiez l’équerrage de votre trait en appliquant la règle des 3, 4, 5. Pour cela, à partir de votre premier repère à la base du mur, marquez un point à 3 m sur votre tracé au sol, et un second à 4 m le long du mur. La diagonale entre ces 2 points doit mesurer 5 m.
- S'il y a une ouverture de prévue, repérez l'emplacement du bâti au sol.
- Puis poursuivez le tracé sur le mur opposé et au plafond avec le cordeau à tracé.
2. Préparez l’assise de la cloison en béton cellulaire
Suivant la destination de la pièce (sèche ou humide) et selon la nature du sol qui accueille la cloison, différentes assises sont possibles.
Bon à savoir : il est toujours possible de choisir une assise avec un profilé plastique en U (éventuellement sur une arase), qui guide et facilite le montage de la cloison.
Pièce sèche
- Sol régulier (chape en mortier, dalle de béton, ancien carrelage) : montage direct sur un lit de mortier-colle (pour béton cellulaire).
- Sol irrégulier (sauf bois) : création d’une arase (semelle) en mortier standard.
- Sol en bois : pose d’une semelle en bois de hauteur égale à l’épaisseur des carreaux.
Pièce humide
- sol régulier : pose d'un profilé en U ou création d'une arase (semelle) en mortier hydrofuge
- sol irrégulier : création d'une arase (semelle) en mortier hydrofuge
Bon à savoir : quelle que soit la pièce, pour améliorer les performances acoustiques et prévenir les risques de fissuration, il est recommandé de faire un montage désolidarisé : placez un profilé en U en pied de cloison (si besoin sur une arase en mortier), fixez une bande résiliente sur les murs latéraux, et l’espace au niveau du plafond est comblé avec une mousse expansive.
3. Fixez le bâti des ouvertures
S'il y a une porte à intégrer dans la cloison, fixez le bâti avant de monter la cloison.
- Positionnez le bâti suivant l’implantation.
- Vérifiez son horizontalité puis fixez-le avec des tasseaux, au plafond ou au sol.
- Fixez également la base du bâti à l’aide d’équerres au sol.
4. Préparez le mortier-colle
- Dans un grand seau ou dans une auge, versez la quantité d’eau requise (6 l).
- Puis ajoutez le mortier-colle en poudre (sac de 25 kg).
Attention : respectez cet ordre (eau puis poudre), ne faites jamais l’inverse !
- Utilisez ensuite un malaxeur électrique pour obtenir un mélange homogène.
- Laissez reposer 5 min.
- Vous avez jusqu’à 4 h pour l’utiliser, mais n’en préparez pas trop à la fois.
Bon à savoir : les valeurs sont données à titre d’exemple. Consultez toujours la notice du produit mis en œuvre.
5. Posez la première rangée
Posez le premier carreau
Posez le premier carreau de béton cellulaire le long du mur (ou à partir du bâti posé).
- Disposez un boudin de mortier-colle avec votre truelle sur le sol et sur le mur (ou le bâti), sur une longueur de carreau.
- Avec une truelle crantée (pour béton cellulaire), étalez le mortier-colle pour former des « rayures » d’épaisseur régulière.
Bon à savoir : ajoutez éventuellement une couche de colle sur les tranches du carreau de béton cellulaire, côté sol et côté mur.
- Présentez le premier carreau contre le mur (ou le bâti) et fixez-le sur l’assise.
- Vérifiez son horizontalité et son aplomb avec un niveau à bulle et un fil à plomb. Rectifiez la position si besoin à l’aide d’un maillet en caoutchouc.
Posez les carreaux suivants
Poursuivez la pose des carreaux suivants de la même façon.
- Encollez le côté du carreau déjà en place et l’assise sur une longueur de carreau.
- Posez un nouveau carreau.
- Enlevez au couteau la colle qui reflue entre les carreaux (et au sol).
Bon à savoir : retirez rapidement la colle en excès car il est plus difficile de la nettoyer lorsqu'elle a séché.
- Avec des carreaux standards (sans rainure et languette), contrôlez l’alignement en posant une règle de maçon sur les faces.
Bon à savoir : lorsque le mortier-colle est appliqué, vous avez 3 min pour disposer le ou les carreaux et ajuster leur position. C’est pourquoi il ne faut pas encoller sur une trop grande longueur.
Coupe d’un carreau
- Tracez le trait de coupe sur votre carreau pour terminer la rangée.
- Si vous coupez sur place (dans la pièce), utilisez une scie égoïne à grosse denture.
- Si vous avez un accès facile à l’extérieur, utilisez une meuleuse Ø 230 et un disque diamanté.
Attention : la coupe à la meuleuse est rapide mais produit beaucoup de poussière.
6. Posez les rangées suivantes
Poncez le dernière rangée posée
- Afin d’assurer un niveau parfaitement horizontal, poncez le dessus des carreaux du rang posé.
- Puis enlevez la poussière avec une balayette.
Fixez mécaniquement la cloison
Que le montage soit désolidarisé ou non, la cloison en béton cellulaire doit être reliée mécaniquement au mur et au bâti.
- Fixez les carreaux des extrémités de la cloison avec des équerres de fixation tous les 2 rangs : clouez l’équerre dans le carreau et vissez-la sur le mur (ou sur le bâti).
- Si la cloison risque de bouger par rapport au mur (sur un parquet bois ancien par exemple), utilisez des pattes d’ancrage à ressort.
Posez un nouveau rang de carreaux
- Les joints du nouveau rang doivent être décalés d’au moins 10 cm par rapport au précédent. Découpez le premier carreau en conséquence pour créer ce décalage.
Bon à savoir : lorsque la cloison forme un « L », alternez les carreaux des 2 parois au niveau de cet angle.
- Encollez les surfaces de contact du carreau à poser : sur la dernière rangée en place et sur la côté du carreau précédent (ou sur le mur ou le bâti).
- Posez-le comme précédemment et enlevez le surplus de mortier au couteau.
- Vérifiez le niveau et l’aplomb, et rectifiez si besoin avec le maillet.
Bon à savoir : lorsque le bâti est suffisamment maintenu par la cloison, retirez les tasseaux.
7. Posez la dernière rangée et comblez jusqu’au plafond
- Mesurez l’écart qui sépare l’avant-dernière rangée du plafond et déduisez 1 à 2 cm.
- Coupez ensuite le nombre de carreaux correspondants à cette hauteur.
Bon à savoir : si besoin, faites les découpes supplémentaires pour les carreaux qui encadrent le dessus du bâti.
- Contrôlez à la règle l’alignement des carreaux de la dernière rangée. Vérifiez également l'alignement avec les rangées précédentes.
Bon à savoir : vous ne pourrez pas contrôler l’horizontalité du dernier rang (le niveau ne passe pas !), mais ce n’est pas grave.
- Comblez ensuite l’intervalle restant avec de la mousse expansive.
8. Faites la finition de la cloison en béton cellulaire
On ne peut en aucun cas laisser telle quelle la surface brute d’une cloison en béton cellulaire.
Bon à savoir : dans une pièce humide en particulier, la finition est essentielle car ce matériau n’est pas fait pour supporter un contact direct avec l’eau.
Selon le type de pièce, voici les finitions envisageables :
- Pièce sèche : toile de verre, enduit standard (pour béton cellulaire) + peinture, enduit à base de chaux ou de plâtre…
- Pièce humide sans ruissellement (comme la crédence d’un plan de travail de cuisine) : carrelage (pose directe).
- Pièce humide avec ruissellement (parois d’une douche par exemple) : enduit spécial de type SPEC (système de protection à l'eau sous carrelage) + carrelage.